Arquivo para Maio, 2012

Comunicado do BdP sobre garantias

Segunda-feira, Maio 21st, 2012

Papel do Banco de Portugal na supervisão da actividade de concessão de crédito e garantias

Confrontado com a notícia hoje publicada no jornal O Público ”BCP teve de pagar à UBS parte da dívida de Moniz da Maia”, o Banco de Portugal esclarece que a decisão de concessão da garantia em causa é, obviamente, matéria da exclusiva responsabilidade dos órgãos de gestão do banco em causa, ponderado o risco subjacente, cabendo apenas ao Banco de Portugal avaliar da respectiva regularidade e tratamento prudenciais (nomeadamente a capacidade para absorver eventuais perdas). Deste modo, quaisquer contingências associadas a operações desta natureza são da exclusiva responsabilidade dos órgãos competentes pela respectiva decisão.

O Banco de Portugal esclarece ainda que o exercício da supervisão no que se refere à actividade de concessão de crédito e garantias visa sobretudo assegurar que:

  • i) Os processos utilizados pelas instituições na tomada de decisão sobre as operações são adequados a uma correcta avaliação dos riscos e asseguram que as decisões se integram na estratégia de gestão de riscos aprovada pela instituição;
  • ii) Uma vez contratadas, as operações são correctamente reflectidas nas demonstrações financeiras das instituições, incluindo a respectiva imparidade;
  • iii) Os requisitos de capital associados aos riscos das operações são devidamente calculados e estão cobertos por fundos próprios da instituição.

A supervisão do Banco de Portugal desenvolve-se através de um conjunto de instrumentos e mecanismos que se dirigem à actividade da instituição no seu conjunto. Apenas em situações muito excepcionais, devidamente especificadas na regulamentação em vigor, incluem a intervenção (por exemplo, através de autorização prévia) no processo de decisão de operações concretas.

As decisões sobre operações específicas de concessão de crédito e de garantias a clientes são da responsabilidade última dos órgãos de gestão das instituições, cabendo-lhes definir as políticas de gestão de risco e assegurar, pelos meios adequados, que os processos de avaliação de riscos e de tomada de decisão são consistentes com as políticas aprovadas.
21 de Maio de 2012

Après Sarkosy : La révolte contre l’Euro et l’alliance avec les BRICS ?

Sexta-feira, Maio 18th, 2012

par Alfredo Jalife-Rahme

Pour Alfredo Jalife, la mise au pouvoir de Nicolas Sarkosy en France aura considérablement affaibli l’Europe et renforcé l’axe Tel Aviv-Londres-Wasington. Alors qu’un nouvel équilibre géopolitique mondial se dessine autour des voies d’acheminement du gaz, les nations européennes sauront-elles saisir l’opportunité qui se dessine dans de nouvelles alliances, et surtout, résisteront-elles aux stratégies mises en œuvre par le camp israélo-anglo-saxon ?

 Réseau Voltaire | Mexico (Mexique) | 18 mai 2012

Les catégories gauche-droite ne suffisent pas à rendre compte de la crise terminale de la globalisation financière dévorante, en cette étape où les plus radicaux, aux deux extrêmes du spectre politique, se retrouvent dans un même effort pour défendre les nations menacées de mort.

C’est ainsi que le radicalisme de droite et de gauche partagent au nom du nationalisme une triple aversion envers l’euro, rejetant l’austérité façon Merkel (fiscalisme castrateur au profit de la bancocratie parasitaire) et les recettes caduques du FMI, dont les dysfonctionnements s’accentuent.

Le Today’s Zaman (8/5/12) conclut de tout cela que la victoire de F. Hollande peut déboucher sur un coup d’arrêt à la politique d’austérité qui assombrit l’Europe depuis des années. Les électeurs ont trouvé trop amère la pilule administrée sans ménagements par Sarkozy « l’Américain ».

Quant au Wayne Madsen Report (7/5/12), il souligne la dimension européenne de la révolte citoyenne, en faisant remarquer la simultanéité de plusieurs phénomènes : pour les Français, désormais, « austérité » résonne comme un anathème ; en Serbie, c’est le parti socialiste, celui de feu Milosevic, qui décide, en totale opposition avec le FMI, qui doit gouverner ; en Grèce, on voit ressurgir à la fois l’extrême gauche et les néo-fascistes : c’est l’adieu aux partis pro-austérité ; en Italie, on s’attend à ce que la gauche anti-euro gagne les élections, tandis que les partis de droite tendent à disparaître du paysage politique ; en Allemagne, c’est le centre-gauche qui va former le gouvernement, à partir de la défaite de Merkel au Schleswig-Holstein ; et on peut ajouter qu’en Angleterre, le parti conservateur de David Cameron (allié de Merkel et chaud partisan de l’austérité pour les voisins) se retrouve fort humilié par le résultat des élections municipales.

Enfin, selon le Global Europe Anticipation Bulletin, Sarkozy, l’éphémère conquérant pétrolier de Benghazi, subit une putréfaction galopante : GEAB (16/4/12) ne cite pas moins de 11 méga-scandales relevant de l’escroquerie financière, sur lesquels la justice se penche, le plus spectaculaire étant le fait d’avoir fait financer sa campagne électorale précédente par Kadhafi lui-même, qui se venge en ce moment depuis l’au-delà.

Dans le résultat des élections françaises, GEAB discerne une révolte de la province contre les élites parisiennes. De fait, le PS l’a emporté à Paris, mais son succès repose en partie sur la fronde de la France profonde : la conjugaison des sarkophobies de Marine Le Pen (l’extrême droite), de François Bayrou (le centre-droit), et de Jean-Luc Mélenchon (l’extrême-gauche). GEAB fustige le désert intellectuel d’élites mercenaires et castrées. Mais le décervelage efficacement lubrifié, n’est-ce pas là justement un effet de la dévoration par le financiarisme globalisé ?

Il prédit que Merkel, qui dépend du soutien du Parti Social-démocrate et des Verts, sera forcée d’accepter le nouveau pacte de croissance de Hollande. Il entrevoit, pour la fin de l’année, le lancement de bons en euros et d’un emprunt public superlatif (l’emprunt Charlemagne) pour la zone euro, à hauteur de 500 milliards d’euros à 10 ans, avec un taux d’intérêt de 5 %, garanti par le système monétaire européen, avec deux objectifs : diminuer le niveau de la dette dans la zone euro en-dessous du seuil de 30 % de la dette souveraine, afin de marginaliser l’influence des marchés financiers internationaux contrôlés par Wall Street et la City, et stimuler la croissance de la zone euro au moyen d’investissements structurels en infrastructures (transport public, éducation, recherche, santé, etc)… juste le contraire de ce que recommande le néolibéralisme.

Il considère à juste titre que la victoire de Hollande va relancer l’attaque anglo-saxonne contre les pays vulnérables de la zone euro, les « PIGS » méprisés (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne) alors même que la situation financière et économique de la Grande-Bretagne ne cesse de se détériorer (la récession s’aggrave sur les deux plans), et que le mirage de la reprise aux USA se dissipe.

En effet, les deux premières années, sous F. Hollande, verront s’affirmer la tendance gaulliste à l’échelle européenne (ou mitterandiste-gaulliste), c’est-à-dire la priorité stratégique donnée à l’indépendance en matière de politique étrangère ; et une nouvelle voie va s’ouvrir, celle d’une association avec les pays du BRICS. Mais la triade israélo-anglo-saxonne va-t-elle laisser la bride sur le cou aux indociles ?

La presse anglo-saxonne, dont The Economist, a relayé le « laissez-faire » d’Obama, et l’on connaît la consternation d’Israël face à la perte de son allié Sarkozy (voir DEBKA 7/5/12, qui s’est exprimé de façon obscène contre Hollande).

GEAB traite par le mépris le prochain sommet du G 20 à Los Cabos (qui, à mon avis, sera étroitement contrôlée par le financiarisme israélo-anglo-saxon), mais accorde une énorme importance au suivant, qui se tiendra à Moscou l’année prochaine, où l’on verra nettement les points de convergence Europe-Brics à l’échelle internationale (réforme du FMI et du Conseil de sécurité de l’ONU), et tout particulièrement la réforme de fond du système monétaire international (substitution du dollar US comme devise de réserve), ce qui va sérieusement aider à la gouvernabilité du monde, lorsqu’on en sera à la phase de post-crise.

GEAB considère donc, dans une perspective géopolitique qui embrasse depuis le niveau local jusqu’à l’OTAN et ses alternatives, que l’élection de F. Hollande, un socialo-gaulliste en son genre, est plus importante que les élections US, où le système politique souffre d’une paralysie générale.

À son avis, on assiste au début d’une série de soulèvements stratégiques qui vont toucher l’Europe, et qui vont donner un coup d’accélérateur aux changements géopolitiques en cours, à l’échelle du monde, depuis 2008. Même si la France est un pays moins puissant que les USA, elle occupe une position stratégique en Europe et dans le monde, ce qui lui confère un rôle prépondérant pour la suite.

Il faut rappeler que F. Hollande a déclaré sans ambages son intention d’explorer activement la possibilité d’association avec les BRICS, ce qui implique une rupture consommée avec l’intégration « charnelle » (comme disait le président Menem en Argentine avant la crise financière qui a ruiné son pays) si ardemment pratiquée par Sarkozy, dans l’axe Washington-Tel Aviv.

Or les cercles euro-centrés ajoutent au BRICS un I de plus, celui de l’Indonésie, qui a la plus grande population musulmane du monde, et qui est une puissance énergétique. L’importance géostratégique de l’Indonésie, Obama l’évalue fort bien, de même que l’ex-sous-directeur du Pentagone Paul Dunde Wolfowitz, le défenestré qui reste le tzar des néoconservateurs straussiens, et fait partie du système du népotisme bushien.

GEAB souffre d’un certain franco-centrisme, certes, et d’un angélisme certain, face aux projets de balkanisation maligne de la triade israélo-anglo-saxonne.

Mais d’un autre côté, mes sources européennes m’assurent que le Vatican voit d’un très bon œil le rapprochement catholique avec le BRICS, afin d’en finir avec le paganisme hyper-matérialiste de la pernicieuse spéculation financiariste, celui des Shylocks post-modernes des deux côtés de l’Atlantique nord.

 

Alfredo Jalife-Rahme

Traduction

Maria Poumier

 

 Source

La Jornada (Mexique)

 

 Alfredo Jalife-Rahme

Professeur de Sciences politiques et sociales à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM). Il publie des chroniques de politique internationale dans le quotidien La Jornada et l’hebdomadaire Contralínea. Dernier ouvrage publié : El Hibrido Mundo Multipolar : un Enfoque Multidimensional (Orfila, 2010).